Le Festival Les Fous Rires Gascons débute ce samedi 12 avril. À cette occasion, nous avons interviewé Thomas, président des Fous Rires Gascons pour qu’il nous révèle (presque 😁) tous les secrets du festival.

Est-ce que tu peux nous parler un petit peu du Festival Les Fous Rires Gascons ?

Le festival est un peu né d’un pari, l’idée c’était vraiment de proposer une programmation d’humour sur le département parce qu’avant il y en avait pas. On est un beau territoire et je pense qu’on peut avoir le goût de l’humour.
On a créé une page Facebook pour « prendre un peu le pouls », comme on dit, pour voir si ça parlait aux gens et on a eu beaucoup de retours (des likes, des gens qui nous envoyaient des messages pour nous dire qu’ils voulaient être bénévoles…).

Et on a construit l’équipe du festival comme ça ! On a de tout dans l’équipe, de 17 à 70 ans et c’est chouette de pouvoir créer une programmation avec les goûts et les envies de chacun et c’est comme ça qu’est né le Festival Les Fous Rires Gascons l’année dernière.

D’où vient ce nom d’ailleurs ? Était-ce une évidence ?

C’était pas forcément une évidence, c’est moi qui l’ai trouvé je suis assez fier. (rires) L’idée c’était d’avoir un nom de festival d’humour qui corresponde au territoire mais qui ne soit pas associé à une ville.

On a vraiment la volonté de se déployer sur tout le département du Gers et d’essayer d’aller dans toutes les villes au fur et à mesure des années et de pas forcément avoir une attache qui soit uniquement dans une ville, on est tous Gersois !

Vous avez récemment été labellisés pour vos engagements. Concrètement, ça veut dire quoi ?

On a essayé de faire un festival quand même qui était conforme à nos envies, à nos convictions ; un festival qui était en lien avec son terroir. Tous nos fournisseurs sont à moins de 30km du festival, notamment sur les aspects d’alimentation. On est en partenariat avec des brasseries, des petits producteurs locaux.

On a voulu être le 1er festival en France labellisé pour ses démarches environnementales [Événements détonnants] et on l’a obtenu cette année !

Vous mettez aussi l’accent sur votre volonté de valoriser les jeunes…

Pour ça, on propose des masterclass [ateliers] 100% gratuites. Des artistes connus vont donner un cours à des jeunes pendant 1h/2h. L’idée est d’accompagner la professionnalisation de la scène locale et de faire germer des idées, des envies chez les jeunes gersois. C’est quelque chose qui nous tient à cœur.

Quand on travaille sur la venue d’artistes sur le territoire, plutôt que de négocier le tarif on va plutôt leur demander d’arriver en amont pour organiser ces masterclass.

Il était important pour nous d’accompagner les jeunes, leur donner le goût du théâtre, de parler en public.

On a aussi lancé une billetterie solidaire. L’objectif était de proposer environ 5% de la jauge du festival à des personnes qui n’ont pas forcément les moyens ; (il nous confie qu’ils peuvent difficilement faire plus dans les contraintes financières qu’ils ont). Dès la 1ere édition, on a offert plus de 200 places aux bénéficiaires d’associations solidaires.

Est-ce que tu as une anecdote à nous raconter ?

L’an dernier, on a accueilli Donovan, le magicien-star des réseaux sociaux. Et ce fut un vrai moment fort : rarement le Théâtre Municipal a affiché complet avec une proposition pensée pour les 18-25 ans. L’ambiance était dingue, le public au rendez-vous, et surtout… le courant est tout de suite passé avec l’artiste.

Donovan, hyper généreux, a voulu prolonger la magie hors scène : il a arpenté les rues et les commerces d’Auch pour improviser des tours aux passants, aux commerçants, aux serveurs, bref à tout le monde ! Et visiblement, l’accueil gersois lui a bien plu, parce qu’après le spectacle, il a filé en soirée avec quelques spectateurs… et on a dû le réveiller le lendemain — il avait fini la nuit dans un petit village de l’agglo à 4h du mat. C’est exactement ça, l’esprit du festival : des artistes accessibles, des rencontres qui débordent, des souvenirs partagés et beaucoup de rires. C’est aussi pour ça qu’on installe une buvette à la sortie de toutes les dates cette année — pour que ces moments continuent, verre en main, sourire aux lèvres.

La première édition du festival a été un sacré succès. Quel a été le secret ?

Quel a été le secret… En fait, la première édition a été un succès parce qu’elle a rencontré son public, on a eu 3800 spectateurs. Clairement on est dans le top 5 des évènements culturels sur la ville d’Auch et ça on en est très heureux, c’était une première.
Elle est quand même un peu ambivalente cette réussite parce qu’on a été très déficitaire sur la 1ere édition donc ça a été une équation compliquée.

Festival Les Fous Rires Gascons à Auch

Mais autrement le secret, c’est qu’on a quand même eu des têtes d’affiches qui ont répondu présent, qui ont fait le pari avec nous. Anne Roumanoff par exemple. Ça a été assez incroyable, elle a trouvé le projet associatif super et on lui a demandé d’être marraine, ce qu’elle a accepté. Ça aussi ça a évidemment donné de la crédibilité au projet.

Et donc quels sont les projets pour l’avenir ? Va-t-on avoir une 3ème édition ?

On espère avoir une troisième édition (rires). Après on a vraiment la difficulté d’avoir une équipe 100% bénévole et moi je le dis, le premier partenaire du festival c’est pas les collectivités ou les partenaires privés, même si nous sommes ravis de leurs soutiens, c’est vraiment le public. 95% du financement du festival c’est la billetterie. On est très heureux que le public réponde à l’appel et permette de financer les dépenses artistiques du festival.

On va partir sur une 3ème édition, on la prépare mais il faudra aussi que le soutien soit renouvelé de la part de nos partenaires. J’assume le fait de le dire maintenant : pour la pérennité du festival, il va falloir des soutiens renforcés.

Question curiosité, appelle ça la déformation professionnelle mais… d’où vient votre public ?

C’était assez marrant quand on a fait le bilan tous ensemble car 96% du public vient du Gers. C’est assez énorme ! Je pense que beaucoup de festivals font rayonner le département sous un aspect touristique (ils ramènent beaucoup de public extérieur au département).

Nous on a vraiment cette particularité d’être un festival de Gersois pour les Gersois.

Et on est très heureux de ça. C’est très complémentaire avec les autres propositions qui se font déjà sur le département.

Question plus compliquée maintenant : quelle célébrité aimeriez-vous accueillir dans le festival ?

Je pense sincèrement qu’on peut avoir n’importe quel humoriste dans les années qui viendront avec l’image qu’on essaie de construire. À une exception près, c’est évidemment Florence Foresti qui est un peu la patronne de l’humour français. Après il y a plein d’humoristes que j’aimerais bien avoir. J’adorerais pouvoir accueillir Artus, Gad Elmaleh, Jérémy Ferrari, Nawell Madani… mais pour cela il nous faudrait accéder à des salles plus grandes.

Et enfin, on voulait savoir : quel est le festival que tu ne rates jamais ?

Moi il y a un festival que je ne manque pas depuis que j’ai 15 ans, c’est évidemment Jazz in Marciac ! C’est le festival qui fait rayonner le Gers. C’est hyper chouette ce qu’ils proposent et puis c’est des artistes incroyables qui viennent tous les ans. Je trouve génial ce qu’ils font et je serais ravi qu’on me propose une date à l’Astrada à l’avenir (rires).

Et une nouveauté pour cette année ?
« On va mettre en place une buvette à l’extérieur du Dôme de Gascogne à la sortie des spectacles du gala d’ouverture et de clôture. Il y aura des propositions gratuites avec par exemple des petits concerts, une batucada à la fermeture et de la petite restauration. C’est ouvert sur le quartier donc les gens qui ont pas pris de billets peuvent quand même en profiter, boire un coup et rencontrer les artistes. »

Evénementiel

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Bruna

Le 11 avril 2025