Ce plan est le plus ancien plan connu de la ville d’Auch. Nous terminons notre série de 3 articles pour vous parler de ce document exceptionnel : son origine, le portrait qu’il trace de la ville au XVI ème et la manière dont il témoigne de l’histoire de la cité. Ces articles ont été préparés avec l’indispensable contribution de M. Gilbert Sourbadère.
Partie 3 : Un témoignage exceptionnel de l’histoire de la cité
La ville médiévale d’Auch que présente Belleforest a succédé à l’antique cité gallo-romaine Augusta Auscorum abandonnée vers les IVème et Vème siècles. Cette cité, dédiée à l’Empereur Auguste (fait très rare dans l’Empire romain), se trouvait déjà en situation de carrefour entre des axes nord-sud : Agen – Saint Bertrand de Comminges, et est-ouest : Toulouse – Eauze, nommée alors Elusa, capitale de la province romaine Novempopulanie.
Auch devient archevêché au IXème s. à la suite du pillage d’Eauze par les Normands en 840.
Une double tutelle
L’installation de l’archevêché structura la ville qui se développa du Xème au XIIIème s. sous la double tutelle des Comtes d’Armagnac (qui succédèrent aux Fezensac) et de l’Evêque.
L’Évêque développa la ville autour de la Cathédrale et du Palais épiscopal (actuelle Préfecture) tandis que le Comte fonda vers 1070-1095 un castelnau autour du château (repère K) qui se dressait face à l’emplacement de l’actuelle Mairie.
La rue Camarade (rue Espagne aujourd’hui) séparait ces deux parties de la ville et toute personne portant des marchandises devait s’acquitter d’une taxe.
Le blason d’Auch
Le blason d’Auch, à droite au-dessus du plan, témoigne de cette double identité comme le confirme cette description héraldique :
“Parti, au premier de gueules à l’agneau pascal d’argent, la tête contournée, portant une bannerette d’azur chargée d’une croisette aussi d’argent, à la hampe du même posée en barre, au second d’argent au lion de gueules armé de sable.”
A gauche, l’agneau représente l’autorité religieuse de l’Evêque, le lion, à droite, représentant l’autorité des Comtes.
C’est grâce à l’expansion démographique des Xème, XIIème et XIIIème s. que les 4 faubourgs, nommés aussi “barris” (quartiers), se développèrent en dehors des murs.
Il fallut ensuite les protéger par la construction de la deuxième enceinte avec ses 11 portes, elle-même précédée d’un grand fossé d’environ 8 mètres de largeur et autant de profondeur.
Enfin, on distingue bien les différentes églises et couvents : Saint-Orens, le couvent des Jacobins et à l’extérieur des fortifications, le couvent des Cordeliers.